La guérison de Bartimée
Un homme seul, sur le bord du chemin, qui crie sa détresse...
Il est immobile, alors que tous les autres sont en mouvement. Laissé pour compte sur le bord de la route, comme tant d’hommes et de femmes aujourd’hui. Économiquement, socialement, familialement, culturellement, spirituellement… abandonnés !
Et, qui plus est, on veut l’invisibiliser en le faisant taire. Tels ces mendiants aux portes des magasins qu’on essaie de ne pas voir, en détournant le regard... Ce n’est pas que nous soyons insensibles, simplement mal à l’aise.
Il suffira d’une question pour transformer sa vie : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Désormais, il peut partager ce qui l'habite, ses désirs et ses espoirs, ses manques, sa souffrance... C’est probablement la première fois qu’il est pris en considération, écouté. On ne décide plus ce qui serait bon pour lui, on le prend au sérieux. On voulait le faire taire, voilà qu’on lui demande une parole, son avis. Désormais, ce mendiant rejeté devient une personne.
Le voilà « humanisé », bientôt il sera « divinisé » : « Va, ta foi t’a sauvé » dit Jésus. Pas seulement ‘guéri’, mais ‘sauvé’. Jésus lui donne plus que ce qu’il avait demandé : il voulait la guérison physique, il reçoit en outre la guérison spirituelle, il est sauvé !
Cette interrogation est aussi la parole d’un Dieu qui s’intéresse à l’homme, la question que Dieu adresse au cœur de chacun : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » A nous d’y répondre en vérité.
Olivier Fröhlich
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 10, 46b-52)
En ce temps-là, tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin. Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.
Lectures : https://www.aelf.org/2024-10-27/romain/messe - Image © Kevin Lee
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